Sur mon rivage, les pirogues attendent fiévreusement un signal de départ. Elles voudraient en découdre au plus vite. La pirogue des colères à exprimer, celle des retrouvailles espérées, de la fête attendue, des espoirs et des doutes, celle de l'envie d'aider et celle de l'impuissance, celle du besoin de sortir et même de voyager !
Parfois, à tant désirer un lendemain différent et meilleur, j'en oublierais que sur l'île du Moi où je suis confinée, et jusque dans les méandres creusés par les pinces des crabes, il reste des chemins inexplorés, la sagesse des Anciens et des sources imperturbables pour me désaltérer.
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