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S'entourer

  • Photo du rédacteur: Elisabeth
    Elisabeth
  • 30 nov.
  • 2 min de lecture

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Il y a ce dont ton esprit se soucie, et ce dont il est touché. Pour écrire, tu as besoin de trouver une voie pour te sentir à l'écoute: le silence et la solitude favorisent cette cohérence avec toi-même. Les carnets, les traces engrangées permettent de revenir sur des instants d'inspiration et de créativité, certes.

Mais selon moi, il y a surtout ce dont tu t'entoures. Celles et ceux dont tu t'entoures. Lectures, voix, paysages forment un lien avec le bruit choisi du monde dans lequel puiser. Quels échos prennent forme en toi ? Qu'est-ce qui peut être partagé ? Quelles sont les nourritures qui donnent énergie, force et persistance à ton coeur ?

La créativité n'est jamais une culture hors-sol. Elle tient toujours du marcottage; il y a eu une plante, une tige qui résonne tant, qui fait tellement envie, que tu souhaites la faire tienne en la plantant pour toi et en la séparant de ce qui fut son origine. Alors qu'elle s'est enracinée dans ta terre enrichie de toute la diversité de ton jardin, tu la sépares de sa mère et tu lui donnes l'espace pour se déployer, vivace, en toi.

Aujourd'hui, pour écrire le texte que je veux voir fleurir, j'ai besoin de mes lectures, de ce que je trouve de plus beau. Un livre ancien, offert, mille fois relu, celui d'Ovide en ses Métamorphoses, m'aide à enraciner ce que doit être écrit. Et le soleil nécessaire, je le trouve dans la vie qui m'entoure: ce dernier livre de Blanche Martire, conçu avec Léa Totti et amené dans notre monde physique par les éditions Colette Cartonera, Comme une éclipse, se déroule sur mon "bureau", ce tissu que j'emmène partout où je désire écrire. Ces livres m'entourent, avec la chaleur de l'écharpe qui me permet de conserver ma propre chaleur au plus proche de la peau. Le texte, les couleurs de cette éclipse me ravissent, me protègent de ce qui fait mal, me tiennent chaud, m'aident à entrer en moi pour chercher, comme à chaque fois, le mot juste. Elle l'a si bien trouvé, le mot juste, Blanche ! Il l'a si bien trouvé, Ovide ! J'en suis à chaque lecture éblouie.


Mes poèmes, qui paraîtront l'an prochain, se marcottent sous un soleil multicolore, en même temps que ma gratitude au Vivant s'épanouit dans le présent.

Je te souhaite de soigner en toi, quel qu'en soit le domaine d'application, l'habileté à t'entourer de ce qui a ton estime et ce qui s'offre de meilleur.

 
 
 

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